Marcelino Pascua, Valladolid, 14.VI.1897 – Genève (Suisse), 12.VI.1977. Spécialiste en statistiques de santé, épidémiologie et santé publique, homme politique.
D'origine modeste, formé en statistiques de santé et en épidémiologie à Londres et à Baltimore, il a mis en œuvre le Système de notification obligatoire des maladies, le premier système d'information sanitaire espagnol, toujours en vigueur aujourd'hui, à partir du Bureau des statistiques de santé.
Avec l’arrivée de la Seconde République, il a joué un rôle important en tant qu’homme politique socialiste.
Il a été élu député de Las Palmas à l'Assemblée constituante, soutenant la candidature de Juan Negrín.
Directeur général de la Santé durant le biennium républicain progressiste (1931-1933), il jeta les bases d'une profonde réforme de la Santé publique, tripla le budget du département, favorisa la lutte contre les principales maladies infectieuses et le cancer, promouvit l'hygiène infantile et l'organisation des soins psychiatriques, et structura les soins de santé aux niveaux local, provincial et national. Des centres d’hygiène ruraux ont été créés, modifiant ainsi le paysage organisationnel des soins de santé, tout en cherchant à promouvoir des activités préventives par le biais de soins médicaux et prophylactiques.
Il a intensifié la lutte contre la tuberculose par la construction de nouveaux dispensaires, de cliniques préventives pour enfants et de sanatoriums.
La même chose s’est produite avec la lutte contre les maladies vénériennes, qui est devenue dépendante du budget de l’État. Il a promu la création d’une École nationale d’infirmières visiteuses,
Après le coup d'État et pendant la guerre civile, il est ambassadeur républicain à Moscou et à Paris.
En mars 1939, il s'exile aux États-Unis et travaille comme professeur à l'École de santé publique de l'Université Johns Hopkins.
Il a participé à la création de l’Organisation mondiale de la santé, où, en tant que directeur de la Division des statistiques de la santé, il a joué un rôle clé dans l’élaboration de la Classification internationale des maladies et des causes de décès.
À Genève, en 1965, il publie le traité Méthodologie biostatistique pour les médecins et les responsables de la santé, un ouvrage de référence pour les professionnels de la santé publique espagnols. En le signant d'un bref « M. Pascua », car il était persona non grata du régime franquiste.
Après la mort du dictateur, il se rend en Espagne en 1976. Un cancer du poumon l'empêche de revenir définitivement. Il est décédé à Genève en 1977, trois jours avant nos premières élections démocratiques.
